Accordage
Les causes du désaccord
Un piano peut se désaccorder pour
différentes raisons:
- Âge.
Un piano neuf a particulièrement
besoin d'être
suivi, comme un jeune arbre a besoin d'un tuteur. La durée
de
cette période dépend en bonne partie du nombre
d'accordages effectués en usine et en magasin. De ce bon
soin
dans la jeunesse dépend en bonne partie la
stabilité
future de l'instrument. Le facteur âge n'est autrement pas
déterminant pour autant que l'état ne soit pas
dégradé. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une
généralité, de vieux pianos peuvent se
révéler très stables. Bons
matériaux, bonne facture, bon entretien, bons plis,
bon vieillissement, tout
peut y contribuer.
- Climatique.
Les variations
d'humidité et de température modifient
l'accordage du piano. C'est alors un
désaccordage général,
ou par zone. Le plus souvent c'est le centre de la table qui monte ou
descend, avec pour effet des intervalles agrandis ou raccourcis dans le
passage medium-basses, ce qui est très dérangeant
harmoniquement.
- Utilisation.
C'est alors un désaccord dont la
cause est locale: sous la frappe, une corde se détend. Mais
ce phénomène peut bien sûr
arriver à s'étendre à
l'ensemble de
l'instrument.
- Durée.
La tension des cordes a tendance à
diminuer avec le temps, entraînant la perte du diapason et le
relâchement de la table d'harmonie, avec comme
conséquence extrême
possible l'apparition de fentes dans celle-ci.
La rapidité du processus varie d'un instrument à
l'autre. À
nouveau de rares pianos font exception à cette
règle.
- Emplacement.
De mauvaises conditions comme le soleil
direct, des
courants d'air, peuvent non seulement désaccorder le piano,
mais
entraîner des dégâts. ( Voir Emplacement du piano
)
- État.
Des chevilles trop faibles ou une table
fendue rendent la tenue de l'accordage précaire, voire
impossible.
A
quel moment faut-il accorder un piano ?
Quand il sonne faux, serait-on tenté de dire.
Ce n'est malheureusement pas si simple.
Il convient de tenir compte des variations atmosphériques
liées aux changements de saisons.
En règle générale, le mieux est de
procéder à un accordage entre 2 et 3 semaines
après l'allumage ou l'extinction du chauffage. En effet, un
piano possède une certaine inertie de réaction
aux variations climatiques, variable selon l'instrument, et ce
délai assure la totale adaptation de celui-ci.
Procéder ainsi est la solution la plus sage, cela ne met
toutefois pas
à l'abri d'éventuels changements de temps
imprévus qui, s'ils sont de nature importante, peuvent
modifier l'accordage du piano.
Il peut être avantageux de garder un rythme d'accordage,
c'est-à-dire l'accorder toujours aux mêmes
périodes de l'année.
La solution la plus efficace pour ne pas être tributaire du
climat de façon excessive est de contrôler
température et humidité dans la pièce,
et mieux encore, également dans l'instrument. Voir
à ce
propos:
Climatisation.
Fréquence
d'accordages
La plupart du temps, les propriétaires de pianos font
accorder leur instrument une fois par année.
Si la tenue de l'instrument est excellente, cela peut être
objectivement suffisant. Ça l'est en tout cas pour
éviter de grosses surprises de diapason. ( Voir page
Services
/ Accordage )
En principe un piano descendant en hiver et montant en
été par
désaccordage
climatique, donc
de façon dérangeante, le mieux est de le faire
accorder en automne et au printemps, entre 2
et 3 semaines
après l'allumage ou l'extinction du chauffage.
Les
professionnels n'hésitent pas à recourir aux
services d'un accordeur plusieurs fois par année. La
sensibilité et l'exigence sont déterminantes et
expriment bien la réalité de la tenue objective
d'un accord de piano.
Un piano se désaccordant également en fonction de
son utilisation, plus on en joue, ainsi que plus fort on en joue, et
plus il va
se désaccorder localement.
Si vraiment vous n'utilisez pas votre piano pendant une certaine
période, vous pouvez le laisser 2 à 3 ans sans
l'accorder. Mais c'est un peu à vos risques et
périls, surtout si les conditions atmosphériques
auxquelles il est exposé le mettent à rude
épreuve: soleil direct, sécheresse, courants
d'air, variations importantes d'humidité ou de
température.
Si vous avez la chance d'avoir un piano qui ne bouge pas, ne vous
acharnez pas à vouloir bien faire, mais
méfiez-vous de votre oreille que vous pouvez fausser et
vérifiez au minimum qu'il conserve bien son diapason.
A savoir avant l'accordage
L'accordeur doit pouvoir accéder à l'intérieur du piano.
Pour un piano à queue cela implique d'ouvrir le couvercle en position inclinée et de retirer le lutrin.
Pour un piano droit cela nécessite d'ouvrir le couvercle supérieur, de retirer le panneau avant supérieur et la plupart du temps de retirer le cylindre sur lequel est fixé le lutrin et servant à fermer le clavier.
L'accordeur s'en occupera, mais il peut être opportun, pour vous comme pour lui, d'enlever vous-même les objets, lampes et partitions qui l'encombrent.
Un tableau accroché au-dessus d'un piano droit peut empêcher l'ouverture et le rabattage du couvercle et l'accordeur pourra vous demander de l'enlever le cas échéant. Il est possible aussi qu'il doive légèrement éloigner le piano du mur si sa proximité empêche de rabattre entièrement le couvercle. Enfin si une étagère au-dessus du piano est placée trop bas, il lui faudra dégager le piano de façon assez conséquente jusqu'à pouvoir ouvrir le couvercle.
Dans les cas d'un déplacement nécessaire, un tapis, des godets sous les roulettes peuvent poser des problèmes. De même qu'un parquet fragile pourrait subir des marques.
L'accordeur a également besoin de place pour travailler.
Pour un piano à queue, il doit pouvoir passer sur la droite de l'instrument pour ouvrir le couvercle et pour accorder les aiguës.
Pour un piano droit, l'accordage des aiguës nécessite qu'il puisse y avoir la place pour que le coude de l'accordeur dépasse le piano sur la droite. Si ce n'est pas le cas, il devra déplacer le piano en diagonale (tirer la droite vers l'avant jusqu'à avoir assez d'espace) ou alors les aiguës risquent fort d'être accordées de façon approximative, c'est-à-dire moins précises et moins stables.
Tout au long de l'accordage, l'accordeur se déplace pour être en face des notes qu'il accorde. Aussi des objets encombrants sous le clavier peuvent être gênants.
Vous trouverez
ici un schéma illustrant les espace nécessaires.
Pour les mesures que j'adopte en ce qui concerne la pandémie, voir la page Covid-19.
Importance du diapason
On appelle diapason une hauteur de son déterminée
servant de référence d'accordage à
plusieurs instruments.
La hauteur d'un son se mesure en Hertz (Hz) ce qui correspond
à un nombre d'oscillation par seconde, le son
étant un phénomène vibratoire dont la
fréquence en définit la hauteur.
La note utilisée comme référence est
le La. Sa hauteur a varié
considérablement au cours du temps. De 415Hz à
l'époque des clavecins baroques il se situe actuellement
à
442Hz, ce qui représente environ un demi-ton
d'écart. (Wikipedia donne sous '
diapason'
une liste de diapasons en des lieux et temps divers.)
Cette hauteur est donnée par un instrument qui s'appelle
lui-même le diapason. Il s'agit d'une fourche en
métal produisant le son désiré lorsque
on la heurte. Il existe maintenant des diapasons
électroniques permettant de choisir une hauteur de
diapason. Ces instruments n'émettent pas de son mais
analysent celui qu'ils reçoivent et indiquent la justesse
par une aiguille ou un témoin lumineux.
La facture d'un instrument et le diapason sont intimement
liés. Une fois fabriqués, les instruments
à vent, par exemple, ne supportent plus que de faibles
différences d'accordage au-delà desquelles les
gammes (les rapports entre les sons) ne sont plus
respectées, l'instrument se met à sonner faux.
Les instruments à cordes répondent à
des lois faisant intervenir la longueur, le diamètre, le
matériau et la tension de la corde. Ils sont donc
calculés pour obtenir un résultat bien
défini de puissance et de pureté du son. Avec
plus de tolérance que pour les instruments à vent
et sans l'inconvénient de rapports devenant faux, les
instruments à cordes ont aussi des limites dans la hauteur
du diapason: une trop grande tension de corde amène sa
rupture, et une tension insuffisante change la nature du son (ses
harmoniques, son timbre) et relâche la table
d'harmonie (ou table de résonance) ce qui lui
est malsain.
Dans un piano ce phénomène peut
entraîner des
fentes.
Au-delà de la tolérance des instruments et de la
possibilité d'accorder divers instruments ensemble, le
diapason a
une grande importance pour l'oreille des musiciens et pour la voix des
chanteurs.
Utiliser un instrument sensiblement plus haut ou plus bas que le
diapason, c'est habituer son oreille à cette
sonorité, c'est fausser donc son oreille et par
là son jeu. Car si vous avez l'habitude à la
maison d'un instrument trop bas et que chez votre professeur le piano
est accordé correctement, vous pourrez avoir la sensation
gênante de ne pas vraiment reconnaître ce que vous
êtes en train de jouer sans toutefois parvenir à
en identifier la raison et la nature. Si vous êtes chanteur,
vous aller "accorder" les muscles de vos cordes vocales en
mémorisant la tension nécessaire à
produire telle hauteur de note. Enfin, si vous avez
l'oreille absolue
à la longue elle pourrait vous abandonner.
Les harmoniques
Lorsque l'on perçoit le son d'une
note, notre
oreille ne semble percevoir qu'une hauteur: c'est un la grave, un mi
aigu, ce dernier étant plus haut que le premier. C'est une
évidence. Mais ce n'est pas si simple que cela.
Le son est en fait composé d'une vibration de base, qui est
la
hauteur que l'on perçoit et que l'on nomme son fondamental,
mais
également d'une infinité de vibrations plus
élevées appelées harmoniques ou
partiels. Tout ces
sons
fusionnent dans le son fondamental et sont
généralement
très difficilement identifiables.
Les harmoniques sont en fait des multiples de la vibration de base. Un
son de 100Hz (100 vibrations à la seconde) aura une
série
d'harmoniques de 200Hz, 300Hz, 400Hz, 500Hz, etc. Ces harmoniques ne
sont pas toutes émises avec la même puissance.
C'est
principalement la présence plus ou moins importante
de certaines des harmoniques qui va déterminer le
timbre
d'un son.
A vrai dire, la hauteur du son que l'on perçoit n'est pas la
vibration du son fondamental mais l'intervalle entre les harmoniques.
En effet, si l'on filtre le son de façon
électro-acoustique en éliminant les
fréquences inférieures à 150Hz, on
continuera de percevoir la hauteur du son à 100Hz !
Si dans la
théorie et dans certaines configurations
physiques nous avons affaires à des multiples parfaits, ce
n'est pas toujours le cas: de façon très
évidente dans les cloches, ce
phénomène est beaucoup moins perceptible dans les
cordes et pourtant il est présent et tout
particulièrement dans les cordes de pianos. Ce
"désaccordage" des harmoniques s'appelle
l'inharmonicité. Celle-ci provient de la rigidité
de l'acier servant à leur fabrication et est l'objet de
recherches et d'évolution car elle joue un rôle
important dans le timbre du son.
Ainsi, en tenant compte de l'inharmonicité, c'est la
moyenne des
intervalles entre les harmoniques que nous percevons comme hauteur du
son.
Les harmoniques se présentent donc toujours dans le
même
ordre quelque soit le son émis. Si do est la note
fondamentale
ou première harmonique, nous allons trouver la
deuxième
à l'octave supérieure: do, la
troisième à la
quinte au-dessus: sol, etc. La suite est donc:
DO, DO, SOL, DO, MI, SOL, SI bémol, DO, RE, MI, FA #, SOL,
etc. Nous allons toujours trouver la même note en
position
multiple: le do en 1, 2, 4, 8, 16, 32èmes places, le sol en
3,
6, 12, 24èmes places, le mi en 5, 10, 20èmes
places, etc.
En effet à une fréquence double correspond un
saut
d'octave. La septième, le si bémol, est
légèrement plus basse que le si bémol
de la gamme tempérée que nous employons
actuellement. Les harmoniques plus
élevées se rapprochent de
plus en plus les unes des autres et les nouvelles notes qui
apparaissent pour la première fois correspondent de moins en
moins à notre gamme.
De ce principe s'expliquent diverses notions telles la gamme, la
consonance et la dissonance, la résonance sympathique.
La consonance, qui étymologiquement veut dire sonner
ensemble,
correspond à l'origine à l'effet produit par
l'émission simultanée de deux
sons dont l'un fait
partie
de la série harmonique de l'autre, ou plus exactement encore
de
deux sons ayant des séries harmoniques comportant des notes
communes. Si l'unisson est l'intervalle le plus consonant (les 2
séries sont identiques), vient ensuite l'octave puis la
quinte. La notion subjective de consonance, elle, est de nature
culturelle. Dans notre culture, elle a passablement
évolué avec le temps. La
caractéristique de la série harmonique permet
d'envisager objectivement la consonance d'intervalles
réputés dissonants comme plus aisée
lorsque les deux notes sont suffisamment
éloignées pour que la note la plus haute se
superpose à son équivalente apparaissant dans la
série harmonique de la note la plus basse.
La résonance sympathique est la
propriété qu'un
son émis entraîne la mise en vibration de toute
corde dont
la fréquence d'accordage correspond à l'une de
ses
harmoniques. La cythare indienne est le parfait exemple d'utilisation
de ce phénomène. Un autre exemple de ce
phénomène peut s'observer en enfonçant
sans les
faire sonner les touches d'un piano dans un accord de do-mi-sol en
milieu de clavier et de jouer le do deux octaves en-dessous fortement
et brièvement. On perçoit très
nettement les trois
notes libres qui entrent en résonance.
La gamme quant à elle s'est construite à partir
d'un
choix de notes consonantes par rapport de quinte. La quinte est la
note la plus importante de l'architecture harmonique, c'est en effet la
première note de la série qui diffère
véritablement du son fondamental.
La précision de l'accordage d'un piano s'effectue
à
travers l'écoute des harmoniques et des battements entre
elles.
Deux sons lorsqu'ils sont voisins émettent des battements
(ondulation d'intensité, vibration) dont la
fréquence
correspond à la différence de
fréquence entre eux:
deux sons de 440Hz et 444Hz émis en même temps
produiront
4 battements par seconde. La 5ème harmonique d'une note et
la
4ème harmonique de la tierce placée juste
au-dessus ne sont pas exactement à la même hauteur
et
produisent donc un battement de vitesse variable suivant la hauteur des
2 fondamentales. Dans le milieu du clavier ces vitesses sont
très identifiables et doivent être progressives.
Do-mi par
exemple vibre à environ 10 battements par seconde. On
utilise
également les battements de quartes, beaucoup plus lents, de
sixtes ou encore de dixièmes.
Une tendance actuelle de la musique contemporaine cherche à
se détacher partiellement de ces concepts pour aller
rechercher les sons dans leur nature propre, retrouver la sensation de
l'émission sonore que la focalisation sur le discours
musical a éclipsé dans une bonne mesure. Un des
intérêts de ce courant artistique porte sur la
nouvelle définition de l'harmonie qui en résulte:
le désaccordage des partiels, donc le timbre d'un son,
détermine des sympathies avec d'autres sons
basées sur la consonance de leurs partiels à
partir d'intervalles n'appartenant plus à nos
systèmes de gammes tempérées ou non.
C'est le timbre qui fait l'harmonie au point que ces deux concepts
fusionnent dans l'
harmonie-timbre.
La musiques balinaise, quant à elle, utilise de
façon très suggestive les battements
d'harmoniques dans les orchestres gamelan. Ces ensembles d'instruments,
parfois en bambou, sont souvent constitués principalement de
métallophones et de gongs. Mis à part les
métallophones qui vont toujours par paires (mâle
et femelle), jouant la même ligne mélodique
à l'unisson et dont l'accordage des lames est
légèrement décalé, ce qui
produit un battement, une vie dans le son, l'ensemble de l'orchestre
génère une grande quantité de
battements entre tous les instruments. Le résultat peut
être parfois partiellement aléatoire, mais
certains orchestres aux instruments bien pensés ensemble au
moment de leur facture produisent des résultats tout
à fait stupéfiants à cet
égard.
Les tempéraments
La gamme chromatique que nous employons
maintenant et qui
divise l'octave en 12 demi-tons égaux (la succession des
touches
noires et blanches) est le résultat d'une longue
évolution historique.
Cette division n'est pas universelle. Il s'agit du système
occidental appelé tempérament égal.
Dans d'autres
régions on emploie d'autres gammes ayant plus ou moins de
notes
(les pentatoniques par exemple qui n'ont que 5 notes). Ces notes ne
correspondent pas forcément exactement à 5 notes
choisies
dans notre gamme tempérée. Certaines musiques
emploient
des gammes plus complètes mais utilisent des quarts de tons,
voire des fractions encore plus petites.
Concernant l'évolution occidentale, on peut distinguer 3
périodes principales. La première voit
l'élaboration par Pythagore d'une gamme de 7 notes
construite
part superposition de quintes. Mathématicien, Pythagore
avait
trouvé la loi de division harmonique, identifié
le
rapport de quinte et tiré la gamme à partir de ce
rapport. Les quintes employées étaient alors des
quintes
rigoureusement justes, c'est-à-dire correspondant
à la
3ème harmonique naturelle du son. De cette gamme
différents modes pouvaient être
utilisés suivant
quelle note était choisie comme tonique. Cette structure a
perduré jusqu'aux chants grégoriens.
Plus tard, l'évolution de la musique a porté les
compositeurs à élargir leur champ
d'investigation. Que
devient cette progression de quintes si on la poursuit
au-delà
des 7 notes de la gamme diatonique? Comment reproduire le mode
caractéristique de do en partant du si? En effectuant 12
rapports de quintes successifs (do, sol, ré, la, mi, si,
fa#,
do#, sol#, ré#, la#, mi#, si#) au lieu de retomber sur si# =
do,
on se retrouve légèrement en dessus. A partir de
ces
observations plusieurs systèmes ont
été
élaborés pour diviser l'octave en 12. Certains
concepteurs cherchaient à privilégier la
sonorité
de la tierce majeure pure, d'autres de la quinte, d'autres encore de la
tierce mineure et tous les compromis possibles entre ces
différentes possibilités. C'est
l'époque du
baroque qui ne compte pas moins d'une cinquantaine de
tempéraments différents. (Voir l'excellent
document tiré des travaux de Pierre-Yves Asselin.)
Ces tempéraments sont riches en couleur. Les compositeurs de
l'époque utilisaient leurs caractéristiques,
jouant
des
consonances variables suivant la tonalité choisie. Bach par
exemple utilisera dans une même oeuvre l'alternance de
tonalités comportant un maximum d'intervalles justes pour
exprimer le calme et la paix de l'âme et modulera dans des
tonalités aux intervalles très dissonants dans
les
passages narrant la tentation du Christ.
Toutefois divers problèmes se posaient. Comment moduler
à
l'infini? Comment jouer en si avec un instrument à vent
construit pour jouer en si bémol? Ainsi naquit le
tempérament égal qui
rétrécit
légèrement toutes les quintes de la
même
quantité afin d'arriver à si# = do. C'est
l'époque
où Bach écrit son Clavier bien
tempéré.
Cette naissance s'étendit en réalité sur plusieurs siècles et suscita d'interminables polémiques qui ne sont d'ailleurs pas totalement terminées.
Le Clavier bien tempéré de Bach est communément considéré comme également tempéré, bien signifierait égal, alors qu'il semble qu'au contraire il privilégiait un tempérament non égal, mais
bien équilibré, et que cette œuvre soit entre autres une démonstration que ce tempérament permettait de jouer dans tous les tons. Les fameuses bouclettes en tête de son manuscrit seraient ainsi un résumé imagé de son tempérament. (Voir la description qu'en fait
Bradley Lehman.)
On peut cependant constater que le choix des notes utilisées est loin d'être fortuit. Une position très écartée comme dans le troisième prélude en do# majeur permet de diminuer les frictions de cette tonalité. En un mot : les préludes ne sont pas transposables à l'intérieur de ce tempérament, ce qui d'ailleurs n'était assurément pas le but de Bach.
Le tempérament égal possède donc 12 demi-tons
rigoureusement
égaux, permet de moduler dans toutes les
tonalités en
conservant les mêmes rapports d'intervalles. Nous y avons
perdu
en richesse de couleur, mais gagné en liberté de
mouvement. Les instruments libres de leur fréquences comme
les
violons ont toujours la possibilité d'effectuer des quintes
justes, de distinguer légèrement leur
ré# de leur
mi bémol, dans la mesure où ils n'entrent pas en
conflit
avec d'autres instruments plus rigides.
Un tempérament essayant de ménager les quintes
justes et
la division en 12 demi-tons égaux a
été
conceptualisé au XXème siècle par le
facteur de
piano Serge Cordier (voir la page
activités/parcours
professionnel
). Pour y arriver, il a fallu agrandir les octaves qui
présentent donc un battement. Si
ce battement n'est pas
l'aspect
le plus gênant de ce tempérament, la vitesse des
tierces
et des dixièmes l'est beaucoup plus surtout lors de morceaux
lents.
La pratique empirique des facteurs de pianos contemporains est en fait
un compromis entre la rigueur des quintes et celles des octaves, mais
ces dernières n'en arrivent jamais au point de battre. J'ai
pour
ma part théorisé ce compromis. Les calculs des
rapports
d'intervalles en
découlant démontrent une véritable
fusion des sons, bien au-delà de ce que l'une et l'autre des
théories précédentes
réussissaient à produire.
Entretien
Nettoyage des touches
Les touches d'un piano se nettoient à l'alcool.
Ne pas utiliser d'alcool à brûler. En effet, celui-ci contient du méthanol qui est un solvant des plastiques et peut endommager les touches synthétiques et/ou dissoudre la colle. Utiliser de l'alcool de pharmacie à 70°.
Mettre de l'alcool sur un coton et frotter les touches avec celui-ci.
Attention avec les noires, suivant leur fabrication elles peuvent
être teintées avec un vernis à l'alcool
et trop
insister pourrait l'enlever. De même le bois sous la touche
noire,
caché par les blanches dans la position de repos, est lui
la plupart du temps
teinté de cette manière. Evitez donc d'y passer
de l'alcool.
PAS D'EAU sur un clavier, ni tout autre produit ne
s'évaporant
pas rapidement. A part le fait que l'alcool est plus efficace,
l'humidité est l'ennemi numéro un. Sous les
touches se
trouvent les mortaises d'enfoncement: la touche coulisse sur une tige
en métal. L'espace permettant ce coulissement est garni de
feutre.
Si celui-ci, ou le bois environnant de la touche prennent de
l'humidité ils gonflent et immobilisent la touche.
Nettoyage
du meuble en polyester
Le polyester est d'un très bel effet, mais son grand
défaut est sa capacité à garder le
gras des marques de doigts.
Il existe des polish d'entretien, très efficaces, mais un
peu fastidieux à utiliser, car il faut parfois beaucoup de
patience pour l'éliminer totalement.
Un autre moyen qui peut se révéler efficace: le
produit pour vitre. Gicler du produit sur un chiffon doux, jamais sur
le piano directement, et frotter.
Quelques traces légères s'enlèvent
facilement en
créant de la buée par la bouche et en essuyant
immédiatement avec un chiffon doux.
Climatisation
Humidité
Un piano a besoin d'un lieu aux conditions
atmosphériques stables.
Mais il lui faut également une humidité
de l'air adaptée.
En
effet la majeur partie des éléments constituant
un piano est faite de
bois, matériau très hygroscopique,
c'est-à-dire tendant à équilibrer
son taux d'humidité avec celui de l'air ambiant. Le bois
absorbera ou
perdra donc de l'humidité selon l'état
climatique de son environnement.
Une alternance
répétée de sécheresse et
d'humidité entraîne, par gonflement
et retrait du
bois, l'apparition de jeu autour des vis de
la mécanique et des axes, autour des chevilles dont
dépendent la
tenue de tension des cordes, et fragilise les veines du bois, en
particulier de la table
d'harmonie, ce qui peut conduire à l'apparition de
fentes.
La stabilité atmosphérique favorise en outre la
tenue de
l'accordage dans la mesure où la table d'harmonie est peu
soumise
à des variations portant à une modification
globale de la tension des cordes (voir
désaccordage
climatique).
L'excès
d'humidité relative entraîne
d'abord des problèmes dans la mécanique qui se
bloque
temporairement. Au-delà de 75% les
dégâts deviennent importants: corrosion des
métaux et moisissures.
La
sécheresse entraîne des jeux dans la
mécanique et la fragilisation du bois.
Les conditions atmosphériques en hiver (avec un air
extérieur sec et une situation fortement aggravée
par des
appartements
surchauffés) peuvent entraîner des
dégâts très important si ce n'est
irrémédiables.
Les conditions idéales pour un piano sont 52%
d'humidité relative pour 20°C.
Toutefois, les fabricants actuels garantissent leurs instruments entre
45% et
70%.
Essayez de garder votre piano entre 18°C et 22°C et
entre 50% et 55% d'humidité.
Les variations de température, s'il ne s'agit pas de chocs
thermiques,
n'ont pas une forte incidence sur la santé de l'instrument
dans la
mesure où l'humidité relative est maintenue. Les
effets sur la bonne conservation des matériaux organiques
dûs aux nivaux et aux fluctuations de la
température ou de
l'humidité relative sont de 5% et 95% respectivement.
Il est nécessaire
de comprendre le lien existant entre
température et humidité relative:
la même quantité de particules d'eau dans
l'atmosphère (humidité absolue) produit une
humidité relative
différente selon la température. Si pour une
humidité absolue donnée nous avons à
20°C une humidité relative de 50% elle sera de 68%
à
15°C et de 37% à 25°C. Il y a donc une
variation de 2,5 à 4 % par °C. (Voir l'excellent
tableau du
diagramme
de
Mollier.)
Si donc l'air ambiant est trop sec, en abaissant
légèrement la température
l'humidité
relative remontera et inversement.
Pour agir sur l'humidité relative sans varier la
température, il faut humidifier ou déshumidifier
l'air ambiant.
Emplacement du piano
Ne placez jamais un piano à proximité d'un
radiateur ou
autre source de chaleur ou d'une ventilation. Laissez au moins un bon
mètre de distance. Evitez de même la
proximité des
fenêtres, le soleil direct et les courants d'air.
Les séjour-cuisine non
séparés - à moins d'être
suffisamment éloigné de la partie cuisine et de
ses émissions de vapeur - et les
chambres à coucher (variations dues soit à une
fenêtre ouverte la nuit soit aux émissions de
vapeur d'eau du corps humain durant la nuit si la fenêtre est
fermée)
ne sont pas des bonnes conditions non plus. De même la
proximité d'une salle de bain non ventilée
On dit parfois d'éviter de coller un piano droit
à un mur extérieur. Cela peut être
vrai, mais cela dépend du mur, sa qualité
d'isolation, son exposition et donc ses variations
d'humidité. Le cas échéant, laissez
environ 10cm d'écart.
Evitez également de placer votre piano droit sur le passage
d'un corps de chauffe de chauffage au sol ou protégez-le par
une couverture thermique en feuille d'aluminium recouverte d'un tapis.
Une pièce exposée au sud peut subir d'importants
changements de température (et donc par
conséquent d'
humidité
relative). Même si votre instrument ne
reçoit pas le soleil direct soyez attentifs à
éviter cet effet de surchauffe.
Evitez les pièces munies de chauffages à bois ou
de cheminées de salon qui consomment beaucoup
d'humidité.
Enfin,
les
variations brusques de température peuvent être
fatales. Ainsi n'ouvrez jamais une fenêtre proche d'un piano
en
hiver par grands froids !
Régulation de l'humidité
Il existe différents moyens pour
maintenir une humidité adéquate et stable.
Le meilleur de tous est sans aucun doute de poser un
système de climatisation
dans le piano.
La première chose à faire, quel que soit le moyen
utilisé pour climatiser la pièce ou l'instrument,
est de choisir un bon emplacement.
Evitez ensuite dans la mesure du possible des températures
de chauffage trop élevées car l'apport
d'humidité nécessaire sera plus
élevé.
Procurez-vous un hygromètre électronique muni
d'une fonction enregistrant les minima et maxima afin de pouvoir
contrôler non seulement l'humidité relative de
l'air mais également l'excursion de celle-ci et placez-le
sur votre instrument. Il s'en trouve facilement à bon
marché dans les grandes surfaces.
Vous pouvez alors agir sur l'air ambiant de la pièce en
humidifiant ou déshumidifiant selon le besoin.
Cela peut se faire par la pose d'humidificateurs à buvards
sur vos radiateurs, ou en plaçant un humidificateur
électrique dans la pièce.
Les inconvénients de cette méthode sont de
diverses natures. Il peut être difficile selon la grandeur de
la pièce et son étanchéité
d'obtenir l'humidité souhaitée. Vous serez
souvent préoccupés par son efficacité
(les portes sont-elles bien fermées, etc.). Si vous pourrez
aisément vous passer de surveiller en permanence quand il
faut enclencher ou déclencher votre appareil par
l'utilisation d'un hygrostat, vous devrez par contre vous assurer que
votre humidificateur contient bien de l'eau et le remplir assez
fréquemment (tous les 2 jours au minimum, voire tous les
jours),
ce qui, outre d'être fastidieux, limitera votre
liberté de
vous absenter. Il n'est pas toujours agréable voire
possible de placer un tel appareil dans une pièce, et si vos
besoins alternent entre humidifier et déshumidifier, c'est de
deux appareils dont vous aurez besoin à moins d'y mettre le
prix. Selon la température extérieure vous pouvez
encourir de la condensation sur les vitres des fenêtres.
Enfin,
un
déshumidificateur n'est pas tout à fait
silencieux.
Un autre moyen consiste à placer dans le piano un tube
contenant un sel hygroscopique. Ce système (nommé
Hydrocel) se place à sec en cas d'excès
d'humidité, mais lors de sécheresse il doit
être posé après avoir
été trempé dans une baignoire et
laissé égoutté une vingtaine de
minutes. Cette opération doit être
répétée toutes les trois semaines
environ selon le taux de sécheresse.
Les inconvénients: pas de contrôle fin sur la
quantité d'humidité
dégagée; efficacité donc relative; pas
de sensation précise
quant au moment où il faut le replonger dans l'eau; risques
de coulures à l'intérieur de l'instrument si l'on
ne laisse pas suffisamment égoutter.
Signalons au passage un remède de grand-mère qui
consiste
à mettre un bocal rempli à moitié
d'eau dans le
bas d'un piano droit ou, posé sur un chiffon afin de
l'empêcher de vibrer, sur le cadre d'un piano à
queue. Les
risques de renverser de l'eau dans le piano, même s'ils sont
limités, ont des conséquences trop graves pour
que je
puisse conseiller cette méthode dont l'efficacité
est de
surcroît très relative.
Système
de climatisation
L'installation du
système Piano Life Saver de Dampp-Chaser comporte de
nombreux
avantages: maintient d'une
hygrométrie
constante de l'instrument par diffusion d'humidité en
cas de sécheresse et par chauffage en cas
d'excès d'humidité; détection et
automatisation
par un hygrostat; autonomie d'une quinzaine de jours en
hiver;
silencieux; installation discrète: seul un témoin
lumineux placé sous le clavier vous informe lorsqu'il est
nécessaire de remplir le
réservoir du système ou de changer les buvards;
simplicité et sécurité lors du
remplissage.
Pour des informations détaillées visitez
le très
explicite site de
Dampp-Chaser. Pour une vue du
positionnement du système dans l'instrument allez
dans le menu "Gamme de produits" et choisissez le type d'instrument.
Si les conditions dans lesquelles se trouvent votre instrument sont
particulièrement mauvaises, le système ne pourra
les
compenser totalement. Néanmoins il diminuera
considérablement les risques qu'encourent votre instrument
et
améliorera sa stabilité dans la même
mesure.
Divers
Dégâts
d'eau
L'eau et tous les liquides sont de grands ennemis du
piano. Par conséquent ne posez jamais un vase à
fleur ou un verre avec une boisson ou n'importe quel
récipient contenant un liquide sur un piano. Lorsque
l'accident se produit il est trop tard. Que le liquide touche le
meuble, le clavier, la mécanique, les cordes et chevilles ou
la table d'harmonie des dégâts de diverses nature
et gravité s'en suivent.
Si néanmoins cela devait vous arriver absorbez et essuyez
immédiatement tout ce que vous pouvez de ce liquide et si
vous
ne pouvez pas tout absorber parce que vous ne pouvez atteindre certains
endroits faites immédiatement appel à un
spécialiste. N'utilisez jamais un foehn à chaud.
Méfiez-vous du liquide pouvant passer à travers
jointures
et charnières et poursuivre son chemin plus avant.
Fentes
Les causes d'apparition de fentes dans la table d'harmonie ont
été évoquées plusieurs fois
dans ces pages (
maintien du diapason,
conditions climatiques,
âge) ainsi
que les
conséquences
qu'elles peuvent entraîner.
Ces conséquences ne se vérifient pas
systématiquement. Cela dépendra en grande partie
de leur importance et emplacement.
Aussi, si vous découvrez que votre piano a une fente sur la
table d'harmonie, avant de vous désespérer faites
le voir par un spécialiste qui pourra vous donner une
appréciation de la gravité des
dégâts.
Il peut être nécessaire d'observer les
réactions du piano après deux à trois
accordages avant de pouvoir se prononcer véritablement.
Il vous sera d'autant plus impératif de respecter les
règles de bases d'un bon entretien.
La réparation d'une table d'harmonie fendue est une grosse
réparation assez coûteuse et peut valoir la peine
sur des instruments de qualité. Vous trouvez des photos de
cette intervention dans la page
Atelier.
Il est tout à fait déconseillé
d'acheter un piano dont la table est fendue.
Ivoire
L'ivoire est interdit de commerce depuis 1989. Les
claviers construits de nos jours ne sont donc plus recouverts d'ivoire.
La technologie des matières plastiques ayant beaucoup
évolué dans cette même
période, celles utilisées actuellement sont plus
confortables que par le passé, on y transpire moins, bien
que toujours plus que sur de l'ivoire.
L'ivoire a tendance à jaunir dans l'obscurité. Ne
fermez donc pas le couvercle de votre clavier en ivoire pour le
protéger de la poussière. Celle-ci n'est pas bien
grave, alors qu'un clavier jauni a triste mine. Protégez le
par contre des voitures miniatures et autres agressions de vos petits
enfants.
Un clavier jauni peut se récupérer si il n'est
pas trop atteint et que les ivoires sont suffisamment épais.
En effet, il nécessitera un ponçage et une
exposition aux UV pour reprendre sa
blancheur. Le ponçage lui-même peut être superficiel si les touches ne sont pas creusées par l'usure provoquée par les doigts, ce qui arrive après une longue utilisation. Sinon, pour obtenir un beau travail, il faut poncer plus en profondeur pour retrouver une surface plane, ce qui aminci et fragilise l'ivoire.
Mites
Une bonne partie des composants de la
mécanique
est en feutre, c'est à dire en laine. Si vous avez des mites
à laine chez vous (espèce différente
de la mite
alimentaire) il est prudent de poser de la naphtaline ou des papiers
anti-mites dans votre instrument, et de ne pas oublier de les changer
régulièrement.
L'oreille absolue
L'oreille absolue est la capacité
de pouvoir identifier la hauteur d'un son de façon
immédiate et sans autre référence.
Elle est totalement inutile pour un accordeur, qui utilise un diapason
pour la précision de la première note et base
toutes les autres à partir de celle-ci. Il a besoin au
contraire d'une bonne oreille
relative.
Oreille technique, capable de discerner les harmoniques et leurs
battements, d'éliminer les fausses informations que le son
peut contenir, de réaliser des compromis. A ce titre
l'oreille est un muscle qui peut s'entraîner. L'oreille
musicale aide aussi l'accordeur, mais n'est pas suffisante et peut
induire en erreur.
L'oreille absolue est un peu mystérieuse. Elle est sans
doute le fruit d'une mémorisation, pour ne pas dire
conditionnement, et peut d'ailleurs se perdre si son
propriétaire côtoie durablement un instrument
désaccordé d'un quart de ton.
Très utile en musique pour savoir instantanément
où l'on se trouve, où se trouvent les notes et
les hauteurs, et en particulier peut-être dans
l'improvisation, il semblerait qu'elle soit parfois source de troubles
pour l'heureux bénéficiaire qui peut se sentir
perturbé par des sensations de légère
fausseté là où personne d'autre ne les
percevra.
Problèmes de voisinage
Dans les immeubles locatifs, l'usage d'un piano peut engendrer des
problèmes de voisinage.
Il existe quelques astuces pour réduire la propagation du
son du piano qui se fait par les murs et par le sol.
Soignez l'acoustique de votre pièce: cela sera plus
agréable pour vous comme pour vos voisins. Des tapis au sol
ou/et aux murs, des rideaux, tout objet en matériau
absorbant
(fauteuils, canapés) ainsi que les reliefs faisant rebondir
plusieurs fois le son en en absorbant chaque fois une partie
(bibliothèques et autres meubles) sont autant
d'éléments qui favoriseront l'acoustique de votre
pièce.
Evitez les pièces vides, les sols en carrelage, et pour vos
voisins: les halls d'entrée.
La plus grande émission sonore se fait perpendiculairement
à la table d'harmonie. Aussi, si c'est un piano droit, vous
pouvez placer entre la paroi et
l'arrière du piano une surface de mousse d'au moins 3cm
d'épaisseur, et pour un piano à queue le poser
sur un tapis.
Vous pouvez également limiter la transmission des vibrations
par le sol en plaçant sous les roulettes de votre piano des
godets spéciaux anti-vibrations.
Vous pouvez également opter pour un piano
équipé d'un système 'Silent'. Ce
système vous permet à volonté, avec un
simple levier, ou mieux encore avec la pédale du milieu
(restant par pression du pied alternativement en position active ou
non-active), de bloquer les marteaux juste avant leur
contact avec les cordes et d'utiliser en remplacement
l'échantillonnage numérique fourni que vous
entendez alors avec un casque. Une interface Midi vous permet
également d'entrer dans un ordinateur ou un
synthétiseur. Avantages: vous ne
dérangez plus personne (mis à part le
bruit de la mécanique) tout en
bénéficiant d'une vraie mécanique de
piano; lorsque vous voulez le son naturel de votre piano acoustique,
vous libérez la mécanique et jouez normalement.
Désavantage: une mécanique présentant
un échappement très
légèrement supérieur à la
normale ce qui est plus ou moins dérangeant suivant les
exigences pianistiques de l'utilisateur. Précaution avant
achat: essayez-le en mode acoustique pour tester la performance de la
mécanique, et électroniquement pour entendre la
qualité de l'échantillonnage, vous rendre
compte si le son vous convient.
Souris cherche piano tout confort
Si l'endroit où vous habitez est
susceptible de recevoir la visite de souris, votre piano est en danger.
Planque idéale où aucun chat ne pourra la suivre,
elle dispose d'un bel espace pour se promener et uriner (ce qui est
particulièrement apprécié par les
cordes et les ressorts), d'une grande réserve de
matériaux (feutres, papier, bois) pour construire son nid
(qu'elle fait de préférence sous le bloc gauche
du clavier sans doute parce qu'il est plus spacieux que celui de
droite). Il faut dire que les souris, comme beaucoup d'animaux, sont
très mélomanes.
Pour protéger votre instrument, il convient d'en obstruer
tous les accès. Le socle inférieur comporte
parfois des ouvertures. Une planche calée par dessous le
piano fait très bien l'affaire. L'espace sous les
pédales offre également un passage tout
à fait suffisant. Mettez-y des bouchons de liège
lorsque vous n'utilisez pas votre instrument.